L’état émotionnel d’une personne relativement à une agression récente ou à de la violence sexuelle vécue dans le passé. Les états émotionnels les plus communément cités en tant obstacles sont la honte, l’embarras ou l’humiliation, la culpabilité et le blâme de soi.
L’Ottawa Rape Crisis Centre (ORCC) travaille directement avec les femmes de seize ans et plus qui ont survécu à des violences sexuelles (violence sexuelle pendant l’enfance, agression sexuelle, harcèlement sexuel, agression sexuelle dans le cadre de relations intimes, etc.). Nous leur offrons différents types de soutien de première ligne, tel que du counseling gratuit (situations de crise, en continu, groupes), une ligne d’écoute 24 heures et des services de plaidoyer et d’accompagnement individualisés. Nous travaillons aussi à éduquer le public pour soutenir notre communauté, à renforcer les réseaux de soutien des survivant(e)s de violence sexuelle et à offrir des conseils à leurs amis, partenaires et familles.
À propos de l’auteur: The Ottawa Rape Crisis Centre (ORCC)
L’Ottawa Rape Crisis Centre (ORCC) est un organisme proactif, antiraciste et féministe. Nous offrons du counseling et du soutien aux femmes*, nous avons recours à l’éducation pour entraîner des changements et nous travaillons à créer une communauté sûre et équitable. L’ORCC met l’accent sur l’éducation, l’autonomisation et la promotion de la justice et du respect afin d’encourager les membres de la communauté à prendre parole sur les questions féministes et de violence sexuelle.
L’Ottawa Rape Crisis Centre (ORCC) travaille directement avec les femmes de seize ans et plus qui ont survécu à des violences sexuelles (violence sexuelle pendant l’enfance, agression sexuelle, harcèlement sexuel, agression sexuelle dans le cadre de relations intimes, etc.). Nous leur offrons différents types de soutien de première ligne, tel que du counseling gratuit (situations de crise, en continu, groupes), une ligne d’écoute 24 heures et des services de plaidoyer et d’accompagnement individualisés. Nous travaillons aussi à éduquer le public pour soutenir notre communauté, à renforcer les réseaux de soutien des survivant(e)s de violence sexuelle et à offrir des conseils à leurs amis, partenaires et familles.
Nous prenons aussi position publiquement sur la violence sexuelle et nous participons à d’importantes discussions à ce sujet. Dans ce même esprit, nous offrons des occasions d’éducation du public, des formations et des activités de développement professionnel pour la communauté, les écoles, les universités, les organismes de services sociaux et les responsables de l’élaboration de politiques.
Participez à la conversation
Les prestataires de soins de santé (indépendamment de leurs intentions) contribuent à la honte, au blâme, à la stigmatisation et à la mise en danger des personnes qui ont vécu de la violence sexuelle, ainsi qu’au déclenchement de situations qui peuvent leur faire revivre leur agression. Ceci est aussi vrai dans le cadre de soins d’urgence post-agression que dans le cadre de soins de routine. Nous travaillons à améliorer l’accès à des soins de santé complets pour les personnes qui ont vécu des agressions sexuelles, ainsi que la relation de confiance entre celles-ci et leurs soutiens médicaux. Pour ce faire, nous partageons les expériences de notre communauté et collaborons avec divers partenaires pour développer les compétences des prestataires de soins de santé relativement à la prestation de soins aux survivant(e)s de violence sexuelle.
Obstacles à la santé
La violence sexuelle est un problème répandu qui touche un pourcentage élevé de personnes au sein de nos communautés. Vu la stigmatisation et l’inconfort à parler d’un sujet que plusieurs considèrent comme « privé », la violence sexuelle est aussi un crime sous-rapporté, ce qui influence à son tour les ressources disponibles et la perception de cette problématique.
Survivre à de la violence sexuelle (définie comme tout acte de nature sexuelle imposé à une autre personne sans qu’elle soit consentante) peut causer de sévères traumatismes psychologiques. En plus des dommages psychologiques, les survivant(e)s d’agression sexuelle peuvent faire face à des conséquences physiques telles que des blessures corporelles, des infections transmissibles sexuellement (ITS) et des grossesses. Ces survivant(e)s sont plus à risque qu’une personne moyenne de tenter de se suicider. De nombreux problèmes physiques se développent à une fréquence plus élevée chez les personnes avec un historique d’agression sexuelle. Malgré tous ces risques pour la santé, une discordance majeure existe entre les taux rapportés d’agression sexuelle, le nombre de services complets post-agression offerts et le niveau de connaissances des prestataires de soins de santé quand vient le temps de fournir des soins de routine aux personnes qui ont un historique de violence sexuelle. Pourquoi en est-il ainsi?
Obstacles auxquels font face les survivant(e)s de violence sexuelle
Les survivant(e)s de violence sexuelle font face à plusieurs obstacles qui peuvent compromettre l’accès aux soins dont ils/elles ont besoin et qu’ils/elles méritent. Ceci est aussi vrai pour les personnes qui cherchent à se faire soigner à la suite de violence sexuelle, que celles qui en ont vécu en tant qu’enfant ou à d’autres moments de leur vie, ou celles qui ont survécu à des violences ritualistes ou de la torture.
Ces barrières peuvent être causées par des facteurs personnels ou environnementaux.
Au plan personnel, qu’est-ce qui peut limiter l’accès des survivant(e)s de violence sexuelle à des soins de santé et du soutien de qualité?
La peur d’être exposé au monde extérieur, y compris de se faire maltraiter par le système de justice criminelle, de ne pas être crû, de vivre des atteintes à la confidentialité ou la tenue d’un procès (qui peut exposer une personne au grand public).
La peur de faire face à de la stigmatisation.
La peur des répercussions, y compris la peur de perdre la garde des enfants (dans le cadre de violence entre partenaires intimes, particulièrement chez les populations marginalisées), la peur d’atteintes à la confidentialité ou la peur d’être criminalisé (par exemple, si une personne est agressée alors qu’elle enfreint ses conditions de remise en liberté, si son travail est criminalisé, si elle est dans une situation d’immigration précaire, etc.)
Les peurs liées à l’assaillant, y compris la peur des représailles ou la possibilité d’une peine de prison pour un assaillant que le/la survivant(e) connaît.
La peur de ne pas être crû ou de vivre du rejet au moment de partager des informations délicates ou intimes, vu la culture de scepticisme qui entoure la violence sexuelle (et tout particulièrement lorsque ce scepticisme est dirigé contre les membres de groupes marginalisés, tels que les immigrant(e)s, les personnes LGBTQ, les personnes handicapées et les personnes de couleur).
La méconnaissance des services disponibles au sein de la communauté.
Le manque de services (soins primaires, logement/lits dans des refuges, counseling à long terme, etc.) ou l’existence de longues listes d’attente.
La réticence à impliquer des étrangers ou des tierces personnes dans une affaire « privée ».
La peur de prendre le contrôle des processus ou des résultats. Par exemple, être poussé à rapporter un incident ou découragé de le faire.
La peur des situations qui peuvent amener la personne à revivre l’agression. Par exemple, si l’autonomie corporelle est compromise, s’il y a perte de contrôle, si les mouvements personnels sont restreints, si des examens internes ou d’autres formes de toucher sont requis ou si certaines interactions amènent la personne à ressentir de la honte, du blâme ou des jugements de la part d’autres personnes.
La croyance qu’une agression n’est pas assez sérieuse pour justifier l’usage de services ou qu’elle remonte à trop longtemps pour en parler. Il existe encore des stéréotypes quant à ce qui constitue une agression sexuelle ou des incidents sexuels non désirés. Il peut donc être plus difficile pour une personne de comprendre ce qui lui est arrivé quand son expérience ne correspond pas à la représentation typique d’une agression.
Les obstacles à des soins complets peuvent aussi inclure des facteurs externes liés à la façon d’accéder aux services. Les obstacles structurels et organisationnels peuvent compromettre de façon importante l’accès aux soins pour les survivant(e)s de violence sexuelle. Ces obstacles s’ajoutent à la perpétration par la société des « mythes du viol », qui contribuent sans aucun doute à limiter l’accès des survivant(e)s aux soins.
Quels sont ces obstacles environnementaux?
Un financement insuffisant des ressources et du soutien offerts aux survivant(e)s de violence sexuelle.
Des prestataires de soins de santé qui sont mal à l’aise, qui manquent de temps à consacrer aux survivant(e)s d’agression sexuelle et qui manquent d’expérience pour leur offrir des soins adéquats.
Un manque de formation et de sensibilisation quant aux meilleures façons de travailler avec les survivant(e)s d’agression sexuelle, par exemple un manque de connaissances ou de compétences pour soutenir la divulgation, garantir la sécurité, rendre les examens physiques plus confortables, soutenir une personne dans ses démarches auprès de la police ou rassurer une personne lors d’un examen médico-légal ou pelvien (immédiatement après une agression ou lors de soins de routine).
Des prestataires de soins de santé qui adoptent des approches autoritaires ou problématiques en matière de santé sexuelle et reproductive (y compris un manque de soutien quant aux options liées à la grossesse).
Des prestataires de soins de santé mal à l’aise de discuter avec leurs patient(e)s de violence à l’égard des femmes, de violence entre partenaires intimes et de violence sexuelle. Ne pas savoir comment aborder le sujet ou quoi dire pour entamer ces conversations.
Des approches interventionnistes qui ne reconnaissent pas la nature complexe de la divulgation de la violence sexuelle.
Des ressources et des services non inclusifs pour les survivant(e)s, y compris un manque de représentation visible des groupes qui recherchent l’équité et de langage inclusif pour parler de la violence sexuelle. Ceci contribue à rendre certaines populations invisibles.
Les barrières linguistiques, y compris pour les communautés francophones et les personnes dont la langue maternelle n’est ni le français ni l’anglais.
Les obstacles auxquels certaines personnes font face en raison de problématiques de santé mentale, d’un statut d’immigration précaire, de la langue, d’un handicap, de la criminalité, de biais ethniques ou raciaux, de la pauvreté, etc. Ces obstacles peuvent rendre la divulgation de la violence sexuelle et l’accès aux services de santé encore plus difficiles.
Des systèmes qui opèrent déjà au-delà de leur capacité et au sein desquels il est donc difficile de promouvoir les connaissances communautaires et les compétences intersectorielles.
Les mythes de société sur la violence sexuelle peuvent influencer la pratique des prestataires de soins de santé ainsi que contribuer à l’existence de pratiques et de politiques institutionnelles discriminatoires ou insensibles.
La perception de ce qu’est une « victime légitime » ou de qui peut être victime de violence sexuelle. Ces perceptions proviennent de biais liés à la race, au genre, au handicap, à l’orientation sexuelle et à la classe sociale.
Le traitement différentiel des personnes qui ne correspondent pas aux stéréotypes de la « victime légitime », vu le blâme qui leur est attribué.
Les perceptions liées à la prévalence ou aux caractéristiques de la violence sexuelle. Par exemple, des prestataires de soins de santé qui ne s’imaginent pas, à moins d’en être explicitement informé(e)s, que leurs patient(e)s peuvent avoir vécu de la violence sexuelle. Ou encore, des prestataires de soins de santé qui ne sont tout simplement pas conscient(e)s que la violence sexuelle est une problématique dont ils/elles doivent se préoccuper.
Les doutes quant à la véracité des accusations de violence sexuelle et la gravité des incidents. Par exemple, ne pas prendre les gens au sérieux, rejeter leurs expériences, leurs interprétations, leurs peurs, etc.
La stigmatisation et les jugements liés à la féminité, aux rôles de la femme, à l’expression de l’identité sexuelle et à l’orientation sexuelle.
La perception que les survivant(e)s veulent rester avec les partenaires qui les agressent.
Les mythes sur la violence sexuelle
Ce n’est pas vraiment un viol s’il n’y a pas d’arme, de violence physique, de lutte pour résister ou d’hystérie / La plupart des agressions sexuelles sont commises par une connaissance. Il est donc plus probable que cette personne utilise des astuces, de la pression verbale, des menaces ou une force modérée (tordre un bras ou agripper) que des armes ou une forte violence. Bien que les survivant(e)s puissent être hystériques, ils/elles sont habituellement en état de choc ou d’incrédulité et peuvent paraître très calmes et posés.
Les personnes qui sont agressées sexuellement « l’ont cherché », soit par leur habillement ou leurs gestes / Aucune personne ne demande à être dégradée ou blessée. L’agression sexuelle est le seul crime où la victime est considérée comme plus responsable que l’auteur du crime. Les victimes d’agressions sexuelles se font souvent demander pourquoi elles ont agi ou parlé d’une telle façon, ce qui revient à blâmer la victime et protéger l’auteur du crime. On appelle ça « la condamnation de la victime ».
Les viols ont habituellement lieu dans des endroits sombres et isolés, tels qu’une ruelle ou un stationnement / La plupart des agressions sexuelles ont lieu chez quelqu’un. Le deuxième endroit le plus fréquent est dans une voiture.
Les viols sont commis par des étrangers fous et en manque de sexe / L’agression sexuelle est un crime de pouvoir, de contrôle et de violence; elle n’est pas causée par des désirs sexuels inassouvis. Les études démontrent que les « violeurs » sont habituellement des personnes « normales ». La plupart des victimes sont agressées par des personnes qu’elles connaissent, y compris des partenaires intimes, des amis, des connaissances, des amis d’amis, des fréquentations, etc.
Les gens mentent à propos des agressions sexuelles / De tels incidents sont rares. Il est estimé que seulement deux pour cent des accusations de viol sont fausses, un taux similaire à celui des fausses accusations liées à d’autres crimes violents. La plupart des personnes ne rapportent pas les agressions sexuelles qu’elles ont vécues. Dans les rares cas où elles le font, le taux de condamnation est faible.
Seules les femmes jeunes et attirantes se font agressées sexuellement / Des personnes de tout âge, genre, race, classe, style de vie et apparence physique peuvent être agressées sexuellement.
Les agressions sexuelles sont rares / Des agressions sexuelles ont lieu tous les jours, à la maison, au travail, à l’école ou dans la rue. Un pourcentage élevé d’entre nous vivrons au moins un incident de violence sexuelle au cours de notre vie. L’information la plus détaillée en matière d’agression sexuelle provient de l’enquête nationale de 1993 sur la violence faite aux femmes. À cette époque, 39% des femmes canadiennes adultes avaient rapporté avoir fait face à une agression sexuelle ou plus depuis l’âge de 16 ans.
Si c’est réellement une agression sexuelle, il y aura des blessures visibles / Une agression sexuelle est tout acte de nature sexuelle imposé à une autre personne sans qu’elle soit consentante. L’expérience vécue par une femme peut constituer une agression sexuelle peu importe la présence d’une arme ou de blessures physiques.
À moins qu’elle ait subi des dommages corporels, une personne agressée sexuellement n’aura pas de séquelles à long terme / De nombreuses personnes rapportent l’existence de conséquences émotionnelles. Ceci dit, il est important de souligner que même si les réactions comme la colère, la méfiance et la tristesse sont communes, toute personne ne ressent pas les mêmes émotions et ne les exprime pas de la même façon. Ce n’est pas parce qu’une personne ne réagit pas d’une certaine façon à une agression sexuelle ou ne ressent pas certaines émotions que son expérience n’est pas légitime.
Une personne ne peut pas être agressée par son partenaire / En vertu de la loi, une personne a toujours le droit de dire non à des relations sexuelles, y compris à des relations sexuelles avec son époux ou sa fréquentation.
Une personne qui a eu plusieurs partenaires sexuels ne peut pas être agressée sexuellement / Le nombre de partenaires d’une personne n’a aucune incidence sur le fait qu’elle puisse être agressée ou non. Un consentement libre doit être fourni à chaque fois que deux personnes ont des rapports intimes. Ceci est aussi vrai pour les personnes qui travaillent dans l’industrie du sexe.
On peut savoir si une personne a vraiment été agressée sexuellement en fonction de la façon dont elle agit / Il n’y a pas de « vraie » façon de réagir à une agression sexuelle; aucune réaction n’est plus légitime qu’une autre.
Que pouvez-vous faire?
Comme une proportion importante des personnes qui accèdent à des soins de santé ont déjà vécu de la violence sexuelle, il est fondamental de se soucier d’offrir des services qui répondent à leurs besoins. Voici quelques éléments à garder en tête :
Le milieu médical peut certainement contribuer à ce qu’une personne revive son traumatisme sexuel, particulièrement si elle ressent une émotion forte telle que la terreur, la surprise, la honte ou qu’elle se sent impuissante, piégée ou exposée. Différents aspects des services médicaux peuvent faire augmenter le risque de ressentir ces émotions, notamment certaines procédures qui font partie des examens annuels, gastro-intestinaux ou gynécologiques. Les procédures qui requièrent l’insertion de doigts ou d’instruments, telles que les examens pelviens, les colonoscopies et les endoscopies, peuvent être particulièrement éprouvantes.
Les prestataires de soins de santé devraient aussi porter attention au fait que certaines interactions ou dynamiques apparemment banales peuvent être difficiles pour certain(e)s patient(e)s, par exemple être touché, ressentir un déséquilibre de pouvoir entre le/la patiente et le/la prestataire de soins, le retrait ou l’absence de vêtements, l’attention portée à une douleur ou à un trouble corporel.
Comme les survivant(e)s de violence sexuelle peuvent anticiper ces difficultés, ils/elles peuvent annuler des examens à répétition et éviter de rapporter certains symptômes pouvant mener à des examens invasifs (par exemple, du sang dans les selles ou des douleurs pelviennes).
Conseils pratiques pour les examens
Assurez-vous de gérer le déséquilibre de pouvoir entre vous et votre patient(e). Simplifiez le discours médical, entamez une conversation avec votre patient(e) et posez-lui des questions pour comprendre sa réalité.
Échangez des salutations avec vos patient(e)s dans votre bureau (pas dans la salle d’examen) alors qu’ils/elles sont encore habillé(e)s. Quittez la pièce pour les laisser se déshabiller, donnez-leur assez de temps et avertissez-les de votre retour.
Offrez à votre patient(e) le plus de contrôle possible quant au déroulement des examens. Par exemple, certaines personnes trouveront un examen interne moins éprouvant si le dos de la table d’examen est relevé et qu’elles peuvent être assises plus droites.
Fournissez du matériel éducatif afin que vos patient(e)s se sentent informé(e)s quant au déroulement et au contenu des rendez-vous.
Considérez vos patient(e)s comme des expert(e)s en ce qui les concerne. Demandez-leur ce qui pourrait aider à réduire leur niveau de stress lors d’un examen et à rendre l’examen plus confortable. Croyez ce qu’ils/elles vous disent à propos de leur corps.
Demandez-leur de prédire qu’elles seront les parties les plus difficiles de la procédure. Identifiez avec eux/elles les meilleures façons de réduire leur anxiété lors de ces moments.
Au besoin, faites des pauses pendant l’examen. Demandez-leur comment ils/elles se sentent, s’ils/elles ont besoin d’arrêter.
Fournissez à vos patient(e)s autant de choix que possible quant au déroulement de l’examen.
Maintenez un dialogue avec votre patient(e) tout au long de l’examen. Expliquez chacun de vos gestes à l’avance et pendant que vous les posez.
Si possible, offrez des commentaires positifs : « vous faites ça très bien », « nous allons nous occuper de vous », « faites-moi savoir… », « je suis de votre côté », etc.
Demeurez centrer sur ce que vous faites et n’essayez pas de deviner pourquoi une personne est réticente à s’ouvrir à vous. Ceci est primordial pour susciter la confiance d’une personne qui évalue ce type de signaux avant de créer toute forme de lien avec quelqu’un.
Écoutez attentivement les préoccupations soulevées par votre patient(e). Répondez à chacune d’entre elles. Répondez aux questions avec attention et patience. Pour chaque interaction, offrez une validation et communiquez de façon à ce que votre patient(e) sente que vous le soutenez et ne le/la jugez pas ― qu’il s’agisse d’un test PAP, d’une visite à l’urgence, d’un accouchement, etc.
Vérifiez régulièrement le niveau d’anxiété de votre patient(e) au cours de l’examen.
Rappelez à votre patient(e) pourquoi vous faites cet examen.
Assurez-vous d’avoir assez de temps. Donnez rendez-vous aux patient(e)s qui pourraient avoir plus de difficulté lors de journées moins occupées ou en fin de journée.
Soyez prêt à reporter l’examen si nécessaire.
Discutez avec vos patient(e)s d’autres sujets qui les intéressent afin de les distraire lors de l’examen.
Voici quelques techniques rassurantes si votre patient(e) ne va pas bien
Parlez d’une voix calme et posée. Évitez les mouvements brusques.
Rassurez votre patient(e), faites-lui savoir que tout se passe bien.
Continuez d’expliquer ce que vous faites.
Si possible, arrêtez la procédure.
Rappelez à votre patient(e) où il/elle se trouve.
Offrez-leur un verre d’eau, une jaquette supplémentaire ou, si possible, une couverture ou une débarbouillette froide ou chaude pour le visage. Si nécessaire, quittez la pièce avec votre patient(e) pour changer d’environnement.
Premières impressions
Accueillez vos patient(e)s chaleureusement, sans toutefois être trop familier si vous n’avez pas déjà de relation avec eux/elles. Les noms ne sont pas nécessaires si vous êtes dans un endroit public ou occupé.
Expliquez-leur où ils/elles iront ensuite et si cet espace est privé. Ne mentionnez pas la raison de leur visite devant d’autres personnes, à moins que cela ne soit nécessaire.
Si vous en avez l’occasion, trouvez une façon délicate de demander à votre patient(e) s’il/elle a déjà vécu un traumatisme sexuel. Évitez de faire des suppositions quant à qui a déjà vécu ou non de la violence sexuelle. Les prestataires de soins de santé ont la responsabilité de comprendre l’historique de leurs patient(e)s et leurs besoins en matière de soins de santé. Il est donc important de travailler à développer des relations qui favorisent la confiance et la divulgation d’information délicate.
Conservez un visage et un langage corporel neutres et rassurez calmement votre patient(e) sans l’infantiliser ni être condescendant. La stigmatisation, le jugement et le blâme se communiquent par des signaux non verbaux. Soyez conscient de la façon dont vous réagissez à ce qu’une personne vous dit; le choc, la surprise, la pitié, le désarroi, l’incrédulité, le doute et l’inconfort peuvent facilement être perçus et mettre fin à des conversations.
Lorsque possible, assurez-vous que votre bureau est confortable et privé. Limitez les conversations dans les espaces communs. Créez un espace qui minimise l’ambiance « clinique » ou « institutionnelle ».
Ajoutez à votre formulaire d’accueil une case permettant de demander de vous parler confidentiellement.
Offrez un court résumé de ce à quoi vos patient(e)s peuvent s’attendre en matière de confidentialité et du respect de la vie privée.
Informez vos patient(e)s de vos obligations de signalement, soyez clair quant aux processus et, si vous devez signaler certaines des informations qu’ils/elles vous ont données, faites-le leur savoir.
Soyez conscient des suppositions que vous faites.
Explorez les ressources qui sont disponibles au sein de la communauté pour abaisser les barrières linguistiques, telles que des services d’interprétation, y compris en langue des signes (ASL).
Développer votre connaissance et vos compétences
Suivez des formations sur la prestation de soins qui tient compte des traumatismes.
Informez-vous au sujet de la coercition reproductive, du dépistage et du traitement des ITS, des options de grossesse et des autres sujets qui peuvent faire surface lors de la prestation de soins complets en matière de santé reproductive et sexuelle.
Assurez-vous que vos employé(e)s et vous savez comment répondre aux besoins émotionnels et médicaux des survivant(e)s tout en collectant des preuves de qualité.
Assistez à des formations sur les liens entre la violence à l’endroit des femmes, la santé sexuelle et reproductive et la coercition reproductive.
Augmentez les partenariats avec d’autres agences et le partage de connaissances. Préparez une liste de ressources vers lesquelles vous pouvez diriger vos patient(e)s.
Le partage d’expérience avec d’autres agences peut être très utile, notamment pour réduire les craintes et le sentiment d’isolement de certains prestataires de soins de santé qui doivent aborder et répondre à des questions de violence.
Informez-vous au sujet des processus de signalement de violence, y compris de la violence sexuelle, afin d’offrir un meilleur soutien à vos patient(e)s qui décident de signaler une agression sexuelle. Assurez-vous que vos patient(e)s restent en contrôle du processus, discuter des risques et des résultats potentiels.
Tout risque de criminalisation ou de perte de contrôle (hospitalisation non volontaire, implication de la police, etc.) doit être divulgué le plus tôt possible. L’usage de mesures restrictives devrait être expliqué et évité si possible. Offrez à vos patient(e)s de téléphoner à un/une proche pour du soutien. Ayez une liste de ressources (en soutien et en plaidoyer) offertes par les hôpitaux ou les organismes communautaires.
Les personnes qui sont isolées (physiquement ou socialement) ne savent pas nécessairement comment accéder aux différents services. Fournir des noms de sites web et des listes de ressources peut aider une personne à repérer les services dont elle a besoin. Identifiez les ressources à l’avance. Assurez-vous d’orienter les gens vers des ressources adaptées à leur réalité. Renseignez-vous auprès des organismes au sujet de leurs politiques sur la confidentialité, le respect de la vie privée et des souhaits du client, les consultations non invasives, etc. Demandez des recommandations aux centres communautaires et aux centres d’aide aux victimes d’agression sexuelle de votre localité.
Lorsque vous avez les ressources nécessaires en main, informez vos patient(e)s des différentes ressources disponibles et des soins qui sont recommandés à la suite d’une agression sexuelle. Ceci peut contribuer à réduire les obstacles personnels à l’accès aux soins.
Soyez un moteur de changements quant aux attitudes de la société en matière de violence sexuelle.
Qu’est-ce que la Semaine SSG?
POUR UNE AIDE IMMEDIATE:
Cliquez sur le numéro à composer sur un téléphone mobile.